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MUSSETÉtrange chose que l’homme qui souffre veuille faire souffrir ce qu’il aime ! Qu’on ait si peu d’empire sur soi, n’est-ce pas la pire des maladies ? Qu’y a-t-il de plus cruel pour une femme que de voir un homme qui sort de se ... celý popis
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MUSSETÉtrange chose que l’homme qui souffre veuille faire souffrir ce qu’il aime ! Qu’on ait si peu d’empire sur soi, n’est-ce pas la pire des maladies ? Qu’y a-t-il de plus cruel pour une femme que de voir un homme qui sort de ses bras tourner en dérision, par une bizarrerie sans excuse, ce que les nuits heureuses ont de plus sacré et de plus mystérieux ? Elle ne me fuit pourtant pas ; elle reste auprès de moi, courbée sur sa tapisserie, tandis que, dans mon humeur féroce, j’insulte ainsi à l’amour et laisse grommeler ma démence sur une bouche humide de ses baisers... Pauvre âme dévouée ! Dans quel trésor de charité sublime tu puises, d’une main patiente, ton triste amour plein de pitié ! Les bons et les mauvais jours se succèdent. Je me montre alternativement dur et railleur, tendre et dévoué, sec et orgueilleux, repentant et soumis. Je me regarde dans la glace et je me dis : quel grand mal y a-t-il ? J’ai après tout une jolie maîtresse. Elle s’est donnée à un libertin, qu’elle me prenne tel que je suis. J’arrive le sourire sur les lèvres, je me jette dans un fauteuil d’un air indolent et délibéré... Comment donner un nom à une chose sans nom ? Suis-je bon ou suis-je méchant ? Suis-je défiant ou suis-je fou ? Il ne faut pas y réfléchir, il faut aller ; c’est ainsi.SANDC’est un triste soir que celui-là, une de ces sombres veillées où nous buvons ensemble le calice d’amertume. Et toi aussi, tu souffres un martyre inexorable ; toi aussi, tu es cloué sur une croix. S’adressant à Musset.As-tu donc quelque grand péché à racheter pour servir de victime sur l’autel de la douleur ? Qu’as-tu fait pour être menacé et châtié ainsi ? Est-on coupable à ton âge ? Sait-on ce que c’est que le bien et le mal ? Tu te sens jeune, tu crois que la vie et le plaisir ne doivent faire qu’un. Tu te fatigues à jouir de tout, vite et sans réflexion. Tu veux vivre pour ton compte et suicider ta gloire par mépris de toutes les choses humaines. Tu jettes pêle-mêle dans l’abîme toutes les pierres précieuses de la couronne que Dieu t’a mise au front, la force, la beauté, le génie et jusqu’à l’innocence de ton âge, que tu veux fouler aux pieds, enfant superbe ! Quel amour de la destruction brûle donc en toi ? Suspendu entre la terre et le ciel, avide de l’un, curieux de l’autre, dédaigneux de la gloire, effrayé du néant, incertain, tourmenté, changeant, tu vis seul au milieu des hommes ; tu fuis la solitude et la trouves partout. La puissance de ton âme te fatigue. Ainsi ton corps, aussi fatigué, aussi affaibli que ton cœur, cède au ressentiment de tes anciennes fatigues, tes idées se confondent, ta raison t’abandonne. Tu te lèves sur ton lit en criant.
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